Les étés de la danse… Alvin Ailey embrase le théâtre du Châtelet

Les murs du théâtre du châtelet tremblent à l’unisson d’une salle qui applaudit à tout rompre. Le spectacle vient de se terminer. Le public ébaudi, conquis, fait un triomphe à l’Alvin Ailey American Dance Theater. Et c’est ainsi tous les soirs. Il faut dire que la compagnie américaine, qui vient pour la quatrième fois à Paris pour célébrer les Etés de la Danse, se jette à cœur et à corps

Coiffure et confidences de Robert Harling… Entre humour potache et larmes

Dans le salon rose bonbon de Thérèse, les femmes sont reines. Libres de toutes contraintes, elles babillent pour oublier le quotidien, la maladie, leur mari. L’atmosphère est légère. Le bon mot à l’honneur, la bonne humeur de rigueur. Les vicissitudes de la vie sont laissées à la porte. Mais derrière les masques et l’humour potache se dessinent des portraits de femmes complexes et torturées, campées par des comédiennes de talent

Solo d’Israel Galván, ou la danse séductrice d’un hidalgo magnifique

Côté jardin, sur le mur de la façade jaune ocre de l’hôtel Salé qui abrite l’actuel musée Picasso, une silhouette sèche, noire, longiligne, se détache. Au son de la ville, au cri des oiseaux, elle virevolte, tourbillonne, pirouette, dérape et évolue avec une légèreté toute aérienne. Les mouvements fluides puis saccadés rythment cette danse, cette parade amoureuse entre Israel Galván et son public. L’instant semble irréel, suspendu. Les gorges se

Le Prince travesti de Daniel Mesguich… ou le sombre miroir d’un romantisme noir

Que se cache-t-il derrière les masques de la bienséance et de la politesse ? Notre sombre humanité répond l’auteur du Prince travesti. Quand la politique vient perturber les rapports humains, il ne reste plus grand chose des belles âmes laminées, détruites par l’attrait du pouvoir. C’est cette noirceur que capture avec ingéniosité et malice Daniel Mesguich. En s’appuyant sur le jeu de comédiens talentueux – Sarah et William Mesguich en

Jeanne et Marguerite de Valérie Perronet … histoire d’amour, histoire de femmes

En enchevêtrant les histoires d’amour de deux femmes à cent ans d’écart, Valérie Perronet signe une pièce délicate, émouvante, d’une rare intensité. Porté par le jeu tout en nuances de l’exquise et touchante Françoise Cadol, qui révèle avec véracité les sentiments et fait vibrer les mots, ce tourbillon déchainé et passionnel nous entraîne dans les méandres de la carte du tendre. Emporté par l’ivresse de ces deux cœurs enflammés, séduit

Ensemble de Fabio Marra, ou la « normalité » en question

En s’interrogeant sur la norme sociale, ses limites, ses codes et ses convenances, Fabio Marra signe une pièce intimiste, émouvante et juste. Jamais dans le jugement, il aborde avec beaucoup de tendresse le sujet complexe du handicap. La présence lumineuse de Catherine Arditi l’emporte, là où la mise en scène achoppe. Son jeu viscéral bouleverse, quand celui des deux autres comédiens est parfois trop appuyé. Sur le fil, on est séduit

Tant qu’il y a les mains des hommes de Violaine Arsac… Une grande bouffée d’humanité

De la question de l’identité, Violaine Arsac construit un spectacle intense et poétique où les mots vibrent et les destins individuels se mêlent à un tout universel dans une chorégraphie envoûtante. Dans ce ballet qui nous happe et nous interpelle, cinq comédiens, cinq personnages donnent vie à un patchwork littéraire étonnant réalisé à partir de textes adroitement combinés de huit grands auteurs. En nous obligeant à regarder en face notre

Le roi Lear d’Olivier Py… Tragédie hystérique

La cour d’honneur du palais des Papes résonne de cris, de hurlements et de vociférations déclamatoires. En déchirant le silence si brutalement, si férocement, si vulgairement, Olivier Py livre une version « trash » et violente du roi Lear de William Shakespeare, empreinte de son dégoût du monde qui l’entoure. En accentuant l’hystérie de cette tragédie, il pointe les dérives de notre société où la politique se meurt et l’humanisme n’est plus

Tuyauterie, de fantasmes en galéjades, un accord « farpait »

Qu’il est bon de rire et de se laisser porter par une comédie simple et efficace ! Tuyauterie de Philippe Blasband est de ce bois-là. En faisant le grand écart, entre l’humour potache et une analyse fine des rapports humains, il construit une pièce sans prétention mais de bonne tenue où l’on rit souvent de bon cœur. Dans ce joyeux bordel, Les deux comédiens, Charlie Dupont et Tania Garbarski, s’amusent

Ring de Léonore Confino… Le couple radiographié sous toutes les coutures

Construit comme un match de boxe de dix-sept rounds entre un homme et une femme, Ring autopsie le couple dans tous ses états. Tel un scalpel, la plume sans concession de Léonore Confino égratigne nos certitudes et dessine un portrait tendre, incisif et terriblement humain des relations amoureuses. Sur scène, les corps s’attirent, se rejettent, s’enlacent et s’éloignent dans un élégant ballet chorégraphié par Magalie B. La sobre et inventive