Un micro sur pied et quelques caisses en plastique, voilà tout ce qui sert de décor à La Révérence. Malgré le chant des cigales, c’est bien dans le fin fond de sa Suisse natale qu’Émeric Cheseaux convie le public. Avec toute une galerie de personnages puisés parmi sa famille, il retrace un moment charnière de sa vie : celui qui a précédé son départ vers la ville. D’une imitation à l’autre, il dresse alors le portrait d’une ruralité très ancrée et dont l’identité s’affirme notamment par la langue et l’accent.
Sur le départ
Pour alimenter son écriture, le comédien s’est lancé dans un travail documentaire grâce à des entretiens menés pendant un an. Synthèse de cette enquête, La Révérence se place ainsi à la rencontre de l’autofiction et de l’observation. Dans l’enchaînement des saynètes qui composent sa pièce, l’heure des adieux se mêle au tableau de ses origines qui s’esquisse en arrière-plan. Là, le jeune homme tente de trouver sa place, son attrait pour le théâtre et son homosexualité venant perturber l’ordre établi des choses.
À travers une interprétation appuyée, Émeric Cheseaux grossit les traits façon stand-up. Sans donner d’élément de comparaison, il semble toutefois reproduire l’élocution et la posture de ses proches avec une certaine tendresse. Mais en dépit des thématiques plus larges qui pourraient s’en dégager, cette pièce reste avant tout centrée sur son expérience personnelle. En cela, le comédien ne manque ni de générosité ni de ressources.
La Révérence de et avec Emeric Cheseaux
Tiers-lieu La Respélid – Théâtre du Train Bleu – Festival Off Avignon
Du 5 au 23 juillet 2025, les jours impairs
Durée 1h
Conception et jeu : Emeric Cheseaux
Collaboration artistique : Coline Bardin
Regard extérieur : Shannon Granger
Création lumière : Céline Ribeiro
Adaptation technique : Lauriane Tissot
