Le théâtre de Stéphane Guérin, comme Kamikazes, Comment ça va ?, Oh maman !, L’art de recevoir, La grande musique, tourne très souvent autour de la recherche d’identité, de la cellule et à la mémoire familiale. Son premier roman, Pour mémoire(s) n’échappe pas à ses thèmes de prédilection.

Son narrateur, un homme sans âge et donc de toutes les générations, revient sur l’échec de sa grande et belle histoire d’amour.
« On ne meurt pas d’amour
on continue jour après jour
c’est notre mort ».
Les mots filent à la manière d’un soliloque poétique, enveloppant le lecteur. Les idées se déroulent en spirale, les sentiments tel un ressac, vont et viennent, formant une petite musique bien particulière. Les images qui en surgissent évoquent certains films de la Nouvelle Vague.
« Tout ce que je voulais savoir
c’était comment faire
vivre sans se cogner
sans tomber »
Par sa forme, la cadence des mots, la théâtralité surgit. On pressent le beau seul en scène que pourrait porter un comédien. Guérin a su mettre en mots les maux de l’absence, ces manques qui empêchent d’accueillir l’autre, de trouver le chemin de l’apaisement et de parcourir enfin la vie. Et c’est beau.
Marie-Céline Nivière
Pour mémoire(s) de Stéphane Guérin
Editions du Bunker.
Parution mars 2025
78 pages
Format 13,5 cm x 21,5 cm x 0,6 cm
Prix 15€