Van Damme à corps et à cri

Il y a des acteurs mythiques. Jean-Claude Van Damme en fait partie. Non pour sa filmographie mais pour sa pensée quelque peu lunaire, ses raisonnements absurdes, sa mégalomanie. S’emparant de ce personnage digne d’un stand-up, Juliette Navis signe un spectacle hilarant autant que touchant, porté par l’extraordinaire Douglas Grauwels.  Sur une scène dépouillée, un jeune homme (enflammé Douglas Grauwels) en survet’ fait son apparition. Physique avantageux, sourire charmeur, carnassier, il rompt le silence en interpellant le public. Sa voix où pointe un soupçon d’accent belge fascine, sa verve prolixe, son débit véloce font le reste. Pris dans ses rets, le spectateur

Il y a des acteurs mythiques. Jean-Claude Van Damme en fait partie. Non pour sa filmographie mais pour sa pensée quelque peu lunaire, ses raisonnements absurdes, sa mégalomanie. S’emparant de ce personnage digne d’un stand-up, Juliette Navis signe un spectacle hilarant autant que touchant, porté par l’extraordinaire Douglas Grauwels. 

Sur une scène dépouillée, un jeune homme (enflammé Douglas Grauwels) en survet’ fait son apparition. Physique avantageux, sourire charmeur, carnassier, il rompt le silence en interpellant le public. Sa voix où pointe un soupçon d’accent belge fascine, sa verve prolixe, son débit véloce font le reste. Pris dans ses rets, le spectateur n’a qu’à bien s’accrocher à son siège. C’est parti pour une heure de monologue absolument délirant. 

Avec sa complice, la metteuse en scène Juliette Navis, l’épatant et énergique comédien se glisse dans la peau de Jean-Claude Van Damme. Reprenant ses formules chocs, ses réflexions à l’emporte-pièce, ses arguties toutes plus fumeuses les unes que les autres, il lui donne corps avec un sorte de tendresse teintée d’une douce ironie. Jamais méchant, toujours drôle, il parle, se saoule de paroles n’ayant ni queue, ni tête, les mots s’enchaînant à la vitesse de l’éclair. 

Totalement habité par son personnage, Douglas Grauwels, dont a déjà pu voir le talent d’improvisation dans I’m Europe de Falk Richter, est un libre penseur que rien n’arrête. Discourant sur l’économie avec une certaine lucidité, une once de bon sens, imperceptiblement, il vrille vers un ailleurs totalement absurde et entraîne les spectateurs vers des digressions incongrues, surprenantes. Tous se prennent au jeu et se laissent emporter par cette verve folle,prolixe. 

Ne s’épargnant pas, il fait de ce seul-en-scène, une performance totale. Livrant son corps musculeux à la vie de tous, il semble quitter un temps la sphère terrestre pour s’incrémenter dans un film d’art martiaux. C’est tout simplement énorme, délectable. J.C. est dans la place. Est-il une copie de l’acteur, une évocation de sa pensée, ou une incarnation parodique des plus délirantes ? A chacun de se faire son opinion. 

S’appuyant sur la mise en scène ciselée, précise de Juliette Navis, Douglas Grauwels mouille le tee-shirt, ensorcèle un public chauffé à blanc par cette performance de haut vol. Un spectacle ovniesque qui déride les zygomatiques et donne la pêche. N’hésitez pas foncer !

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – envoyé Spécial à Avgnon


J.C. de Juliette NAVIS, librement inspiré d’Au cœur de la monnaie de Bernard Lietaer 
Festival d’Avignon le OFF
Théâtre du Train Bleu
40 Rue Paul Sain
84000 Avignon,
du 5 au 24 juillet, à 22h20, relâche les 11 et 18 juillet.
Durée 1h00


Mise en scène de Juliette Navis
Avec Douglas Grauwels
Création Lumière d’Arnaud Troalic
Ecriture du corps c’Elik Niv
Regard extérieur de Pierre Devérines

Crédit photos © Alice Piemme

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