Pamela Ravassard © Christèle Billault

Pamela Ravassard, sacrée artiste

Au Girasole à Avignon, Pamela Ravassard adapte et met en scène 65 miles de Matt Hartley.

Suffragette engagée dans Les Filles au mains jaunes de Michel Bellier, qu’elle joue actuellement au Théâtre actuel à Avignon ou extraordinaire Madame Petypon dans La Dame de chez Maxim, deux spectacles mis en scène par Johanna Boyé, Pamela Ravassard est une artiste flamboyante, souriante, exigeante et protéiforme. Au Girasole, dans le cadre du Festival d’Avignon le OFF, elle présente 65 miles de Matt Hartley, pièce qu’elle adapte et met en scène avec la même minutie qu’elle applique à son jeu. Une rencontre inoubliable pour une belle découverte scénique !

5 miles de Matt Hartley
Mise en scène de Pamela Ravassard © Benjamin Porée

Quel est votre premier souvenir d’art vivant ? 
Le tout premier est un spectacle pour enfant que j’ai vu au Théâtre de Lons-Le-Saunier quand j’étais très jeune… Je me souviens de l’odeur du théâtre, des escaliers, des murmures… Et à cet instant, j’ai su… J’ai alors gardé cette envie secrète. Ma famille n’était pas du tout dans le milieu de la culture et j’avais peur de ne pas être comprise… Et puis un jour, j’ai demandé à ma maman de me prendre un abonnement. Et je l’ai emmené avec moi régulièrement… 

Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ? 
Ce sont ces souvenirs-là. Je me suis rendu compte que j’avais envie de vivre plus que ma vie. Que j’avais envie moi aussi de toucher les gens. Que j’avais un trop-plein en moi et que je voulais l’exprimer. 

Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne et metteuse en scène  ? 
Je ne peux pas dire exactement… C’était plus fort que moi. Le besoin de créer. 

Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ? 
Le tout premier… J’avais 10 ans. On jouait Peter Pan avec des comédiens professionnels… Comme j’étais un peu ronde, les organisateurs n’avaient pas souhaité que je joue Wendy, ni les enfants perdus d’ailleurs… Du coup, on m’avait affecté aux changements de décor… Pour me « rassurer », ils m’avaient dit que c’était un super rôle et que c’est moi qui avait la chance de dire le premier mot : « Rideau » afin que le spectacle commence… Mais ensuite, j’attendais avec trois autres camarades en coulisse pour changer les décors dans le noir… 

65 miles de Matt Hartley
Mise en scène de Pamela Ravassard © Benjamin Porée

Votre plus grand coup de cœur scénique ? 
Le plus grand coup de cœur, c’est Hamlet mise en scène d’Ostermeier. Une claque phénoménale. Au moment du combat, Lars Eidinger montait dans la salle pour dire à certains spectateurs qu’il ne voulait pas mourir. Et il était venu me le dire dans les yeux, à moi… C’était magique ! J’ai eu la chance ensuite de tourner avec lui dans le film de Guillaume Gallienne, Maryline. Quel acteur de fou !

Quelles sont vos plus belles rencontres ? 
J’en ai plusieurs… Celles qui font que je suis ce que je suis aujourd’hui : Henri Dalem, Volodia Serre, Johanna Boyé, Véronique Vella, Jean-Pierre Garnier, Cyril Manetta, Garlan Le Martelot,… Je sais pas encore si j’ai réussi à me rencontrer, mais j’y travaille. ; ))

En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ? 
Je ne sais pas en quoi exactement. Mais je sais que sans mon métier, je serais incomplète. Il me manquerait un membre. Avec les confinements, surtout, le premier, je me suis rendu compte que véritablement, je ne pourrais rien faire d’autre. Ça fait partie de moi. Il y a mes amis, ma famille et le théâtre. 

Qu’est-ce qui vous inspire ? 
Les gens que j’aime, le monde qui m’entoure, la beauté, l’humanité, mes filles. 

De quel ordre est votre rapport à la scène ? 
L’ordre des choses ; ))))

es filles aux mains jaunes de Michel Bellier
Mise en scène de Johanna Boyé
© Fabienne Rappeneau

À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ? 
Comme je disais, c’est viscéral. 

Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ? 
Pour des raisons différentes : Ostermeier, Eric Ruff, Joel Pommerat, Côme de Bellescize, Pauline Bureau, Marc Lainé, Justine Heynemann, Elsa Granat, Tristan Petitgirard,… et les gens que j’aime et avec qui j’ai déjà travaillé

À quel projet fou aimeriez-vous participer ? 
Le prochain…

Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ? 
Billy Elliot… Ou un tableau de Hooper… Ou le rire de mes enfants qui est pour moi le tableau le plus merveilleux. 

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore

65 miles de Matt Hartley
Mise en scène de Pamela Ravassard
Festival d’Avignon le OFF
Le Girasole
du 7 au 31 juillet à 15h50 – Relâches : 12, 19, 26 juillet
Durée 1h35

Les filles aux mains jaunes de Michel Bellier
Mise en scène de Johanna Boyé
Festival d’Avignon le Off
Théâtre Actuel 

Crédit portrait © Christèle Billault
Crédit photos © Benjamin Porée et Fabienne Rappeneau

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