L’Autre, mise en scène de Thibaut Ameline… Autopsie froide du couple

De son regard sensible, clinique, Florian Zeller scrute les éraflures, les blessures et les fêlures du couple. Sans complaisance, avec inquiétude et dureté, il dessine un monde sombre où le quotidien, la routine, le rapport à l’autre, sont autant d’épines qui égratignent, abîment l’amour, l’intimité, la complicité. De son écriture ciselée, concise, précise, il réinvente le sacro-saint trio théâtral – homme, femme, amant – lui ôtant sa puissance comique pour

Démons, anatomie d’un couple mortifère

Au théâtre du Rond-Point, la guerre est déclarée. Le champ de bataille : un appartement cossu et bourgeois. Les ennemis : deux couples. L’un, usé, lassé, par des années de vie commune; l’autre, empêtré dans une parentalité omniprésente, dépouillée de rêves. Le combat est tragique, sanglant. Les mots claquent comme des fouets, les gestes sont féroces, cruels. Et pourtant, malgré la crudité du propos, il se dégage de l’époustouflante performance

Mémoires d’un fou, mise en scène de Sterenn Guirriec… Voyage époustouflant dans les méandres d’un esprit fiévreux

Les mots jaillissent par flots ininterrompus, exprimant les angoisses de l’adolescent, ses colères, ses violences et ses interrogations face à un monde hostile qui se refuse à le comprendre. Ils brûlent, résonnent et bourdonnent. Ils prennent vie dans le corps et l’âme de William Mesguich qui incarne avec une passion dévorante la folie destructrice qui embrase l’esprit du jeune Flaubert. Captivé par le feu intense qui se dégage du comédien,

La Maison de Bernarda Alba, de l’enfer d’être née femme

L’atmosphère est pesante, aride, électrique sur la scène de la salle Richelieu de la Comédie-Française, rappelant la chaleur sèche de la campagne andalouse. Dans cette ambiance monastique où à chaque mot prononcé affleure le drame, neuf comédiennes exceptionnelles vibrent intensément, douloureusement et percutent nos âmes et nos consciences avec violence retenue, sauvagerie sous tendue et beauté flamboyante. Au diapason de la troupe du Français, très vite, le public manque d’air,