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Les étés de la danse… Alvin Ailey embrase le théâtre du Châtelet

Les murs du théâtre du châtelet tremblent à l’unisson d’une salle qui applaudit à tout rompre. Le spectacle vient de se terminer. Le public ébaudi, conquis, fait un triomphe à l’Alvin Ailey American Dance Theater. Et c’est ainsi tous les soirs. Il faut dire que la compagnie américaine, qui vient pour la quatrième fois à Paris pour célébrer les Etés de la Danse, se jette à cœur et à corps sur scène. Passant du jazz au funk avec aisance et virtuosité, les danseurs en transe emportent tout sur leur passage exprimant des sentiments, des émotions et des frissons qui parcourent

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Pour la 11e édition des Etes de la danse au théâtre du Châtelet, c’est l’Alvin Ailey American Dance Theater qui est une nouvelle fois invitée

Les murs du théâtre du châtelet tremblent à l’unisson d’une salle qui applaudit à tout rompre. Le spectacle vient de se terminer. Le public ébaudi, conquis, fait un triomphe à l’Alvin Ailey American Dance Theater. Et c’est ainsi tous les soirs. Il faut dire que la compagnie américaine, qui vient pour la quatrième fois à Paris pour célébrer les Etés de la Danse, se jette à cœur et à corps sur scène. Passant du jazz au funk avec aisance et virtuosité, les danseurs en transe emportent tout sur leur passage exprimant des sentiments, des émotions et des frissons qui parcourent les spectateurs jusqu’à l’échine. Leurs mouvements et leurs gestes fluides, magiques et presque irréels fascinent un parterre médusé… Jubilatoire !…

L’argument : à l’occasion de sa 11ème édition, le festival des Etés de la danse est heureux d’accueillir pour 27 représentations, du 7 juillet au 1er août 2015, au Théâtre du Châtelet, l’Alvin Ailey American Dance Theater, dirigé par Robert Battle.
Cette compagnie américaine exceptionnelle, acclamée dans le monde entier pour la qualité de ses danseurs et la diversité de ses chorégraphies, nous fait l’immense plaisir de revenir danser dans la capitale avec les « Best Of » qui ont fait la renommée d’Alvin Ailey mais aussi de nouvelles créations pour la première fois en France.

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c’est Polish Pieces de Hans van Manen qui ouvre le bal du programme 15 © Paul Kolnik

La critique : Quand le noir se fait dans la salle du théâtre du Châtelet, un silence presque religieux s’installe. Le rideau s’ouvre sur une scène nue. Ici, point de décor ou d’accessoires superflus. Rien ne doit perturber le regard. Les murs sont sombres. Des silhouettes moulées dans des combinaisons aux tons criards s’avancent. Les mouvements sont fluides, les pas glissés, les gestes élégants et légers, les lignes parfaites. Là ou certains verront un vol d’oiseaux bigarrés, d’autres imagineront une succession de vagues d’écume irisée, bariolée. L’ensemble est gracieux, féérique. Ensorcelé par ce mélange onirique et poétique des corps et des couleurs, le spectateur est subjugué. Chaque tableau s’inscrit sur nos pupilles avec force et beauté. L’effet est presque irréel. Scotché à son siège, on se laisse porter par les déplacements choraux avant d’être littéralement submergés par l‘émotion dégagée par deux duos d’une rare intensité. Ce n’est que le début de la soirée. Moins d’une quinzaine de minutes se sont écoulées qu’on est déjà terrassé, extatique devant cette ode au mouvement des corps. Si Polish Pieces d’Hans Van Manen, qui ouvre le bal, n’est pas une œuvre originale du maître, elle n’en respecte pas moins sa pensée. En effet, ici pas de cadre, pas de règles, la danse est libérée de tout carcan. Elle se réinvente à chaque pas célébrant plaisir, allégresse et jouissance. Elle est l’antithèse d’un monde prisonnier de ses principes et de ses préjugés. Alvin Ailey est un pionner de ce renouveau. Plus de 25 ans après sa disparition, sa compagnie fascine toujours autant et séduit.

Un jeu de séduction distancié et sensuel entre deux danseurs constitue la ligne directrice de Strange Humors de Robert Battle  © Paul Kolnik
Un jeu de séduction distancié et sensuel entre deux danseurs constitue la ligne directrice de Strange Humors de Robert Battle © Paul Kolnik

Puis c’est autour d’un duo de deux danseurs d’investir la scène. Affublés de pantalon à pattes d’eph’ rouge orangé, les deux artistes réinventent la parade amoureuse. Tout en gardant leur distance, ils se lancent dans un jeu de séduction singulier et espiègle où les corps se tordent s’attirent et se repoussent. La danse, riche en gestes amples et déliés, emballe l’auditoire totalement coi. C’est un nouveau tonnerre d’applaudissements qui viendra clôturer Strange Humors, ballet signé par l’actuel directeur de la compagnie, Robert Battle.

Après une courte pause, à peine remis de nos premières émotions, c’est un duo homme-femme qui vient nous saisir. Dans After the Rain-Pas de Deux de Christopher Wheeldon, les gestes se font doux, délicats, gracieux. Les deux corps à l’unisson offrent un moment où le temps semble suspendu. L’émotion est palpable. Les mouvements légers et aériens sont en parfaite harmonie avec la musique très épurée d’Arvo Pärt. C’est magique, simple et envoûtant. Une nouvelle fois, la salle semble sous le charme, sous le choc de ces chorégraphies d’une rare intensité.

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The Hunt de Robert Battle oscille entre danse tribale et ballet contemporain © Paul Kolnik

La délicatesse des mélodies est rompue par les Tambours du Bronx qui viennent accompagner le ballet suivant créé par Robert Battle et intitulé The Hunt. On quitte le monde onirique et classique pour un univers plus guerrier, plus contemporain. Vêtus de jupes noires, les danseurs installés en demi-cercle semblent invoquer les éléments comme dans un rituel primitif. L’effet est saisissant. Les corps se jugent, se repoussent. Le public vaincu par autant d’audace et de dextérité frôle l’apoplexie. Le souffle coupé, il capitule et offre une standing-ovation aux Six artistes.

Le spectacle s’achève sur Home, un ballet plus urbain chorégraphié par un spécialiste du Hip-Hop, Rennie Harris. Inscrite dans notre époque, la danse s’inspire de la réalité de notre monde, d’histoires vécues. Loin de l’onirisme des premiers tableaux, ce dernier évoque le sida et ses conséquences sur les personnes infectées. Alternant les morceaux rythmés et choraux et les solos ralentis, Home charme par son modernisme et la virtuosité de ses interprètes. La corde du sensible résonne une nouvelle fois et nous émeut.

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En s’inspirant du vécu de personnes vivant avec le VIH, Rennie Harris signe Home, un ballet vibrant © James R. Brantley

Pris à la gorge une dernière fois, la salle du théâtre du châtelet résonne et vibre au rythme d’applaudissements fournis. Alvin Ailey, ses danseurs, sa compagnie et son esprit ont envoûté un auditoire bouche bée. L’énergie communicative des danseurs a envahi l’espace. Le public en liesse sort euphorisé par autant de talent et de simplicité. Fantastique !…

Les étés de la danse
Compagnie invitée Alvin Ailey American Dance Theater
théâtre du Châtelet
1, place du Châtelet
75001 Paris
Jusqu’au 1er août 2015

Programme 15 du 21juillet 2015
Polish Pieces – Hans van Manen
Strange Humors – Robert Battle
After the Rain Pas de Deux- Christopher Wheeldon
The Hunt – Robert Battle
Home – Rennie Harris

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1 Comment

  1. Tu as échappé à Bad Blood et à Awassa Astrige – petit chanceux : ces deux pièces rendent la soirée bien moins exaltante (extatique ?) que ce que tu décris ! 😉

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