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Judith Magre dans Les combats d'une Reine ©Augustin Rebetez

Les combats d’une Reine, une ode à la femme

Un manifeste émouvant et sublime en faveur de la liberté des femmes à disposer de leur corps, porté par une Judith Magre au sommet de son art et  régnant sans partage sur scène… L’argument : « Les Combats d’une reine », ce sont ceux de Grisélidis Réal, écrivaine, peintre, et prostituée genevoise légendaire. Un spectacle pour trois comédiennes, trois générations pour refaire le voyage passionné et passionnant d’une femme hors du commun, éperdue de liberté. La critique : Quelque soit la pièce, quelque soit le théâtre, à près de 88 ans, on ne voit qu’elle… Elle c’est Judith Magre… Souveraine incontestée

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Judith Magre dans Les combats d’une Reine ©Augustin Rebetez

Un manifeste émouvant et sublime en faveur de la liberté des femmes à disposer de leur corps, porté par une Judith Magre au sommet de son art et  régnant sans partage sur scène…

L’argument : « Les Combats d’une reine », ce sont ceux de Grisélidis Réal, écrivaine, peintre, et prostituée genevoise légendaire. Un spectacle pour trois comédiennes, trois générations pour refaire le voyage passionné et passionnant d’une femme hors du commun, éperdue de liberté.

La critique : Quelque soit la pièce, quelque soit le théâtre, à près de 88 ans, on ne voit qu’elle… Elle c’est Judith Magre… Souveraine incontestée de la scène parisienne, elle incarne, jusqu’à la mi-octobre, à la manufacture des Abbesses, une icône de la prostitution du XXe siècle … Grisélidis Réal.
Afin de rentre hommage à cette femme haute en couleur, qui fit de sa vie un combat pour la liberté sous toutes ses formes, Françoise Courvoisier a mis en scène un montage de textes choisis parmi les écrits de cette grande dame décidément pas comme les autres.
Née à Lausanne en 1929, Grisélidis Réal a grandi entre l’Égypte, la Grèce et la Suisse, sous la férule d’une mère castratrice. Mariée très jeune, la jeune femme se construit entre amours et art. Peintre et passionnée de littérature, elle finira par se libérer des carcans de la société qui l’a vu naître, ainsi que de toute contrainte.
Pour faire revivre cette héroïne des « sans-grades », comme elle se définit elle-même, la metteuse en scène suisse, Françoise Courvoisier, s’attache à trois périodes clés de sa vie : la jeune mère de famille – interprétée par la fougueuse et fiévreuse Élodie Bordas-, en prison en Allemagne pour détention de cannabis, encore naïve et attachée aux principes inculqués par sa mère-dragon ; la prostituée d’une cinquantaine d’années, pilier de bar, jouée inégalement mais avec verve par la metteuse en scène, qui décrit crûment mais avec beaucoup de tendresse ses amants dans un petit calepin noir et entame le combat de sa vie en menant « la révolution des prostituées » pour le droit d’exercer ce métier en tout liberté ; et enfin la femme âgée de 75 ans – royalement incarnée par la divine Judith Magre-, qui n’a rien perdu de sa gouaille, de sa hargne et de sa force, luttant férocement et avec beaucoup d’humour contre un cancer qui finira par l’emporter.

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Judith Magre dans Les combats d’une Reine ©Augustin Rebetez

Ainsi, sur scène, ce sont trois femmes, trois voix, qui jouent de concert, qui se répondent pour brosser un portrait délicat et touchant de cette « pute » devenue légendaire, figure incontournable du militantisme féministe des années 70 et écrivaine reconnue. Dans une mise en scène minimaliste, quelques jeux de lumière et quelques accessoires emblématiques permettent de passer d’une époque à l’autre, d’une facette à l’autre et d’une comédienne à l’autre. Le ton est souvent truculent, mais il est aussi émouvant, touchant, tendre et violent.
Si le personnage de Grisélidis Réal fascine, c’est Judith Magre qui envoûte avec son timbre de voix si particulier, son phrasé éloquent et son regard charbonneux. Belle et rayonnante, la comédienne irradie la scène de son jeu… On se prend à croire qu’elle est là, sur scène, cette combattante acharnée de liberté, épinglant de toute sa verve notre ancien président, qui s’était fait le chantre des lois anti-racolage et vivant les dernières années de sa vie toujours aussi goulûment sans nostalgie sans attache mais avec fougue et passion…
Ne résistez ni au charme des actrices ni à celui de Grisélidis, foncez à la manufacture des Abbesses découvrir Ces combats d’une Reine…Jubilatoire, drôle et magistral.

Manufacture des Abbesses
du jeudi au dimanche à 21 heures
réserver vos places sur le site du théâtre

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