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Je suis Jackson, un court métrage de Frédéric Gélard à soutenir

Pour le Nikon Film Festival, Frédéric Gélard fait revivre Jackson Pollock.

En choisissant comme thème « Je suis un geste » pour sa sixième année d’existence, le Nikon Film Festival a suscité un intérêt tout particulier de la part de Frédéric Gélard. Initié à la peinture depuis sa plus tendre enfance, l’artiste breton a tout de suite imaginé un scénario mettant en scène Jackson Pollock, peintre américain qui a révolutionné l’art contemporain grâce à son approche singulière du geste. Que ce soit dans la technique du « all-over » ou du « dripping » , l’homme a su se mettre en scène. C’est le moment précis de la création qui sert de point de départ à ce futur court-métrage qui sera bientôt en ligne sur le site du festival Nikon. 

Comédien, tu es passé derrière la caméra, qu’est-ce qui t’a incité à raconter tes propres histoires ?

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Frédéric Gélard : Je suis né en Bretagne Nord, dans un petit village de quatre mille habitants, près de Lannion. Mon grand-père peignait des marines et des paysages, vers la fin de sa carrière dans la Marine nationale. Je l’ai vu peindre et c’est sûrement de là que tout est parti. Mon père faisait également de la photo depuis ses jeunes années. En parallèle, je me suis intéressé au cinéma. Lorsque j’étais en terminale, j’ai d’ailleurs réalisé un court-métrage en super-8, que je n’ai jamais fini. Je faisais du théâtre au collège, puis au lycée, c’est comme ça que m’est venue la passion de la comédie et, plus tard, du cinéma. En parallèle, dès mon arrivée aux Beaux-Arts de Rennes, je suis entré au Conservatoire d’Art dramatique. J’ai mené de front les deux activités pendant 5 ans et j’ai eu l’opportunité de jouer, en 1990, dans un premier film, Villa Beausoleil de Philippe Alard, qui a été très remarqué, et pour cause, nous avons tourné de manière sauvage un long métrage en super 8 qui est sorti en salle en 1991, gonflé en 35 mm. C’est par ce biais que je suis arrivé, par la suite, à jouer pour d’autres réalisateurs comme Christian Vincent, Dante Desarthe, Catherine Corsini, Michel Deville, etc… C’est en 1996, alors que vivais dans un « squat » d’artistes, que m’est venue l’envie de faire un court-métrage. J’avais bien gagné ma vie sur un film et une série télé, et j’ai investi mon argent pour réaliser Où tu vas ? que j’ai finalisé grâce à la société Les films du bois sacré de Dante Desarthe. C’est ainsi que l’histoire a commencé. S’en sont suivis, après Ma vie active, Dans mon île, et enfin, Free party, en 2013. Ce dernier moyen-métrage tourne encore dans de nombreux festivals, notamment en Hongrie, en Italie. Encouragé par un très bon « bouche-à-oreille » et plusieurs prix, j’ai eu envie de continuer dans cette voie et de raconter mes propres histoires.

Pourquoi avoir choisi Jackson Pollock pour participer à cette sixième édition du Nikon festival ?

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Frédéric Gélard : Le choix de faire un film en hommage à Jackson Pollock est venu naturellement du fait du thème sur le geste. En fait, tout de suite, cela m’a évoqué la peinture, le coup de pinceau. Et très vite, cet artiste américain mondialement connu et célèbre de son vivant s’est très vite imposé. Il a, en quelque sorte , révolutionné l’acte de peindre, sans contact direct, avec son fameux « dripping », ou coulure et projection sur la toile, en peignant sur un support placé au sol. Après lui, un courant s’est créé, celui des « All-over » modifiant en profondeur notre rapport à l’art. Dans ce film très court, qui, j’espère, aura une vie au-delà du Nikon Festival, j’avais envie de parler de l’inspiration. Une question reste en suspens, dans l’histoire de l’art, autour de ce peintre, en particulier. Comment lui est venue l’idée de peindre de cette manière ? Personne ne le sait vraiment. Certains historiens pensent qu’il a été inspiré par le travail de Janet Sobel, une femme de la « middle-class » américaine qui peignait chez elle sur le sol et où apparaissent effectivement des petites coulures. D’autres pensent qu’il s’agit d’un accident de travail qu’il aurait exploité comme une vision pour ses attirances chamaniques. Jackson Pollock avait vécu une période avec les indiens. Pour ma part, je pense que les artistes sont comme des éponges. Leur sensibilité, souvent exacerbée, peut se lire dans leurs œuvres comme une retranscription de la période où ils ont créé. Si on rappelle le contexte historique, en 1947, les USA sortent de la deuxième guerre mondiale, de la bombe H sur Hiroshima, de la croissance démographique due à l’immigration européenne, etc… Sa peinture ne peut pas se lire seulement en dehors du contexte historique. Et en conclusion, ce qui m’intéressait aussi, c’était de raconter à ma manière, la naissance de ce geste qui a révolutionné l’histoire de l’art. Après cela, on ne pouvait plus peindre de la même façon. Il a participé de manière très marquante, à l’éclosion de l’art contemporain.

Quel a été le point de départ de « Je suis Jackson » ?

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Frédéric Gélard : La rencontre avec le comédien Antoine Basler a été déterminante. J’ai vu des photos de lui lors d’une soirée, et la ressemblance entre l’homme de cinéma et le peintre m’a frappé. Je l’ai rapidement contacté pour lui présenter mon projet autour de Pollock. Sans hésiter, il a donné son accord. Son père étant sculpteur, il avait envie, à travers cet artiste contemporain, de lui rendre hommage. Le court-métrage était lancé. Très vite, sans la moindre idée du financement, j’ai monté une équipe en incluant notamment le chef-opérateur de Free Party, un ami de longue date, maintenant. De discussions en réflexions, nous avons posé les bases de nos envies scénographiques : tournage en noir et blanc, ralentis, format « scope », film muet, musique jazzy, etc. C’est aussi un hommage aux films noirs des années 50 que je voulu réaliser. J’ai très envie de retranscrire sur la pellicule une ambiance hitchcockienne, en intensifiant le rapport ambigu entre l’artiste et son modèle. L’aventure doit commencer dans quelques jours sous l’immense verrière des anciens studios des frères Pathé à Montreuil. Le lieu est magique. J’ai hâte.

Comment financer un tel projet ?

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Frédéric Gélard : Pour mettre en boîte un très court-métrage de 140 secondes, il faut un budget d’environ 3 000 euros, sachant que les techniciens et les comédiens sont bénévoles. Pour que le projet soit viable et auto-financé, j’ai décidé de créer une campagne de financement sur Ullule. L’objectif est de faire participer les donateurs au procédé créatif, de mettre en place un réseau et de fédérer des gens autour d’une envie commune. Les internautes ont, sur le site de plateforme de Crowdfunding, accès au scénario, aux différents plans et à quelques éléments graphiques, dont des dessins, sorte de story-board, que j’ai effectué. Certains d’entre-eux seront d’ailleurs offerts aux principaux mécènes. A quelques jours de la fin de la campagne de financement, il reste encore 25 % du budget à trouver pour que Je suis Jackson voit le jour et soit une belle aventure cinématographique. Si le projet vous intéresse n’hésitez pas consulter les différentes pages Internet consacré à ce film.

Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore


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Je suis Jackson de Frédéric Gélard
avec Antoine Basler et Néva Kéhouane
réalisé par Frédéric Gélard

Pages du film :
https://twitter.com/JesuisJacksonP
https://www.facebook.com/jesuisjackson/

Film précédent « Free Party »
https://vimeo.com/ondemand/freeparty
Site Viméo :
https://vimeo.com/fredgelard/

Contact :
https://www.facebook.com/fred.gelard
https://twitter.com/FredGelard

Crédit illustrations © Frédéric Gélard

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