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Dual de Stephanie Lake… Désaccord percutant entre corps et âme

Deux corps, deux âmes, deux danseurs s’affrontent dans l’intimité de la salle Maurice Béjart au théâtre national de Chaillot. Chorégraphié avec force, malice et violence, ce combat dynamique des gestes, des mouvements et des soubresauts, émeut par sa complexe simplicité et sa sobre élégance. L’un après l’autre, puis l’un contre l’autre, les deux danseurs, pantins animés par des forces invisibles, luttent vainement pour s’unir, s’enlacer… Hypnotique !.. L’argument : Focus australien au théâtre national de Chaillot. Avec Dual, Stephanie Lake, danseuse et chorégraphe, s’émancipe de ses aînés et livre un ballet qui joue sur l’opposition supposée de deux corps, de deux solos

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Deux corps, deux âmes hantent le théâtre national de Chaillot ©Byron Perry

Deux corps, deux âmes, deux danseurs s’affrontent dans l’intimité de la salle Maurice Béjart au théâtre national de Chaillot. Chorégraphié avec force, malice et violence, ce combat dynamique des gestes, des mouvements et des soubresauts, émeut par sa complexe simplicité et sa sobre élégance. L’un après l’autre, puis l’un contre l’autre, les deux danseurs, pantins animés par des forces invisibles, luttent vainement pour s’unir, s’enlacer… Hypnotique !..

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Les deux danseurs, pantins animés par des forces invisibles, luttent vainement pour s’unir ©Byron Perry

L’argument : Focus australien au théâtre national de Chaillot. Avec Dual, Stephanie Lake, danseuse et chorégraphe, s’émancipe de ses aînés et livre un ballet qui joue sur l’opposition supposée de deux corps, de deux solos qu’Alisdair Macindoe, puis Sara Black incarnent corps et âme, jusqu’au point où la fusion des deux s’effectue dans un éclat de lumière.

La critique : Loin de la grande salle Jean Vilar et de l’étonnant foyer du théâtre national de Chaillot à la vue imprenable sur la Tour Eiffel, la salle Maurice Béjart, à laquelle on accède après un parcours labyrinthique, pourrait faire pâle figure. Etonnamment, sa taille intimiste invite à la confidence, à la convivialité et à la communion du public avec les danseurs. Une atmosphère feutrée qui sied parfaitement au ballet de la danseuse et chorégraphe australienne Stephanie Lake.

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Alisdair Macintoe dégage une étrange intensité ©Byron Perry

Plongés dans le noir et le silence, les spectateurs attendent que les derniers écrans de portables s’éteignent. Puis, un grondement et la mise en marche de spots aux lumières aveuglantes annoncent l’entrée sur scène du premier danseur. C’est Alisdair Macintoe. Blond comme les blés et le physique du fameux surfeur australien, il dégage une étrange intensité. Ses mouvements puissants, saccadés, l’entraînent, le secouent. Téléguidé par des filins invisibles, son corps se plie, se délie et se tord. Agité d’étranges soubresauts, l’homme semble ne rien maîtriser. Il se laisse porter par d’insolites mécaniques. Jouant sur les rythmiques, les accélérations, les ralentis et les arrêts, Stephanie Lake esquisse une chorégraphie d’une étonnante fluidité. Les lumières s’éteignent sur le corps épuisé d’Alisdair Macintoe, à l’unisson avec les pulsations et les martèlements de la musique composée par Robin Fox. Le danseur disparaît.

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Sara Black virevolte au son étrange de la musique de Robin Fox ©Byron Perry

Une mélodie plus douce se fait entendre. Des lumières diffuses tamisent l’atmosphère de la salle, laissant deviner le corps d’une femme. C’est Sara Black. Blonde, fine, elle entre dans la danse. Au premier abord, les pas semblent les mêmes. Très vite, ce sont d’autres fils qui coordonnent les mouvements de la jeune femme. Son corps semble répondre pas à pas, mot à mot, à celui de l’homme éclipsé. Pulsations et soubresauts reprennent. Elle ne s’appartient plus, guidée par des forces invisibles. Puis, l’obscurité envahit une nouvelle fois la salle, laissant, le corps de Sara Black s’agiter de manière hiératique.

Dans un nouvel éclat lumineux, les deux danseurs réapparaîssent, chacun dans son coin. Le ballet reprend. Les corps se parlent, s’attirent et se repoussent sans ménagement. Une incapacité étonnante semble empêcher le rapprochement, l’union, la fusion. Emportés dans une ronde sans fin, les mains se cherchent. L’un s’éloigne de l’autre. Entre l’envie et la peur, il semble impossible de choisir.

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Le corps de Sara Black se plie à la volonté de Stephanie Lake

La jeune chorégraphe signe avec Dual un singulier mais passionnant ballet écrit comme un poème. Les corps s’expriment et créent un langage limpide et naturel. La puissance du message, simple et complexe à la fois, séduit… Magnétique !..

Dual de Stephanie Lake
Théâtre national de Chaillot – salle Maurice Béjart
1 Place du Trocadéro
75016 Paris
Jusqu’au 6 juin 2015
Tous les jours à 19H

Chorégraphie de Stephanie Lake
Musique Robin Fox
Avec Alisdair Macindoe, Sara Black

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