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Torobaka d’Israël Galvàn et d’Akram Khan : un duel explosif et fraternel entre flamenco et Kathak

Deux univers, deux cultures,  deux traditions, deux danseurs contemporains s’affrontent, en cette fin d’année, sur la scène du Théâtre de la Ville dans un combat vibrant et touchant. Ce dialogue entre deux corps est un feu d’artifice magique et terriblement humain. L’argument : A Corps conducteurs,  Torobaka  est la rencontre de deux danseurs d’exception – l’un a été nourri de la tradition indienne du kathak – l’autre est né dans le flamenco. Akram Khan et Israël Galván mêlent, dans ce spectacle, leurs sources respectives. La critique : Quand un maître sévillan du flamenco moderne rencontre un chorégraphe iconoclaste anglo-bangladais, cela fait des étincelles

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Affiche de Torobaka, un spectacle d’Israel Galvàn et d’Akram Khan @théâtre de la Ville

Deux univers, deux cultures,  deux traditions, deux danseurs contemporains s’affrontent, en cette fin d’année, sur la scène du Théâtre de la Ville dans un combat vibrant et touchant. Ce dialogue entre deux corps est un feu d’artifice magique et terriblement humain.

L’argument : A Corps conducteurs,  Torobaka  est la rencontre de deux danseurs d’exception – l’un a été nourri de la tradition indienne du kathak – l’autre est né dans le flamenco. Akram Khan et Israël Galván mêlent, dans ce spectacle, leurs sources respectives.

La critique : Quand un maître sévillan du flamenco moderne rencontre un chorégraphe iconoclaste anglo-bangladais, cela fait des étincelles et donne Torobaka, un spectacle où les corps et les sonorités se mêlent avec mæstria. En faisant référence dans le titre de leur création, au  toro et à la vaca, les animaux sacrés de leurs cultures respectives, les deux danseurs donnent le ton et nous embarquent dans un voyage au cœur de leurs racines et traditions séculaires.

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Duel au sommet entre Israel Galvàn et Akram Khan ©Théâtre de la Ville

C’est dans une arène imaginaire dont les contours sont ceux d’un tapis rouge vif, que les deux artistes s’affrontent. Habillés d’une longue tunique noire, toute simple, pour mieux souligner les mouvements  et les gestes, les deux corps se jaugent, s’effleurent et se touchent. De ce duel fratricide – les gitans qui ont inventé le flamenco , viennent eux aussi du Nord de l’Inde – naît une magie étonnante, intense et particulière, qui ne peut laisser indifférent. Les gestes élégants, fluides et précis, les corps aériens, permettent à ces deux artistes d’aller un peu plus loin dans la dé-structuration des mouvements, des pas et des enchaînements chorégraphiés pour aller à l’essence même de ces danses traditionnelles : enlever les fioritures pour ne garder que l’épure, tel est le credo qui a réuni les deux danseurs.
C’est un véritable combat qui se joue sous nos yeux où le charisme de l’élancé espagnol, tranchant comme un couteau, se mesure à celui du plus trapu anglo-bangladais, dont les mouvements plus voluptueux et plus fluides ne sont pas sans rappeler les dieux de la mythologie indienne. Chacun, tour à tour, mue par les pas, les tonalités et les mouvements de la danse qui les inspire, que ce soit le flamenco ou le kathak. Au cours de cette joute des traditions, les danseurs s’approprient peu à peu l’art de l’autre et mélangent ainsi les techniques créant ainsi un dialogue des corps parfois violent, souvent touchant, et étonnamment drôle. Petit à petit, l’affrontement laisse place à la conciliation et à l’amitié. Les grelots aux chevilles de l’un répondent aux claquements des talons métalliques de l’autre.

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Akram Khan jouant des claquettes avec les mains ©Théâtre de la Ville

Pour mieux mettre en valeur l’élégance de ces chorégraphies à huit membres, cinq musiciens, placés à l’orée de la lumière, rivalisent de vocalises et de percussions. Des chants et musiques, aux tonalités venant du Pays Basque, d’Espagne, d’Italie ou du Bengale, s’élèvent ainsi dans la salle, qui vibre au rythme des différentes sonorités. Alors que nos deux artistes s’affrontent au centre de la scène, on assiste, dans l’ombre, à une joute musicale, notamment entre Bobote, complice d’Israël Galvàn, et le célèbre « Palmero », qui joue de ses paumes et de sa voix rauque, et B.C. Manjunath, ami de longue date de Akram Khan et spécialiste du Konnakol – art indien combinant percussion vocale et instrumentale.

De ce vibrant corps à corps, de cette fusion entre deux cultures, de ces deux danseurs au sommet de leur art, jaillit une force à l’état pur qui illumine et enchante la scène du Théâtre de la Ville… A découvrir sans délai.

Torobaka
Créé et interprété par Israel Galván et Akram Khan
Musique arrangée et interprétée par David Azurza, Bobote,  Christine Leboutte et B C Manjunath
Conception lumière Michael Hulls
Conception des costumes Kimie Nakano

Au théâtre de la Ville
jusqu’au 5 janvier 2015
du mardi au samedi à 20h30
et le dimanche à 15H00

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Israel Galvàn dans Torobaka au Théâtre de la Ville ©théâtre de la Ville
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1 Comment

  1. depuis lundi soir je n’ai pas réussi encore a assimiler toutes les émotions de votre prestation je n’arrive pas a exprimer mon ressenti a par un grand MERCI . Surtout revenez vite, même avec le même programme. Avez vous fait un DVD. J’avais déjà vu Monsieur Galvan il y a 2 ou 3 ans en banlieue avec un spectacle avec sa troupe qui
    m’avait déjà transportée, toujours aussi créatif , je pensait que la perfection était atteinte mais il faut croire que non et surtout sans aucuns artifices MERCI MERCI……..

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